Un Festival de Cannes mouvementé en perspective ? Alors que la 77e édition du festival international du film débute mardi 14 mai, 7 000 acteurs et actrices, accompagnés d'autres artistes, signent ce lundi une tribune "coup de gueule", que relaie Le Parisien. Leur principale revendication porte sur leur rémunération après la reprise de leurs œuvres par les plateformes de streaming.
Ces comédiens, parmi lesquels on retrouve Julie Gayet, Samuel Le Bihan, Benoît Magimel, ou encore Thierry Lhermitte, réclament que soit appliquée à la lettre la loi du 12 mai 2021, qui a entériné "le principe d'une rémunération appropriée et proportionnelle des interprètes pour la diffusion de leur travail, autrement dit pour leur apporter une rémunération supplémentaire basée sur le succès de l’œuvre".
Trois ans après, la loi n'est toujours pas entrée en application et les acteurs ont donc décidé de taper du poing sur la table. Dans leur tribune, les acteurs français évoquent la grève qui a duré 118 jours à Hollywood et font planer la menace d'un mouvement similaire en France. "Difficile de ne pas songer à dupliquer les dernières revendications du secteur américain", expliquent-ils ainsi, insistant bien sur le fait que la mobilisation transatlantique a coûté 6 milliards de dollars à l'industrie américaine du cinéma.
Vers un "rapport de force" des acteurs contre les plateformes ?
Anne Bouvier, présidente de l'Adami (Administration des droits des artistes et musiciens interprètes), soutient ce mouvement et entend, via cette tribune, "envoyer directement un message à la ministre de la Culture et au gouvernement, en espérant leur appui". Les revendications des acteurs français portent aussi sur les œuvres diffusées sur petit écran. "C’est bientôt le Festival de Cannes et je sens la colère qui monte. Pas mal d’acteurs semblent prêts à se mobiliser, notamment ceux de séries quotidiennes", a également expliqué Anne Bouvier.
"J’espère que la raison et la loi vont l’emporter", a déclaré pour sa part, au Parisien, l'acteur et réalisateur Sam Karmann. En ajoutant un dernier coup de pression : "Il faut parfois en passer par un autre rapport de force. Donc, personnellement, je n’exclus aucune forme de mobilisation."