Environ 600 personnes, dont au moins 40 parlementaires, sont attendues pour cet événement de rentrée de la droite.

Laurent Wauquiez a inauguré le rendez-vous en 2012. La droite quittait alors l'Élysée qu'elle occupait depuis 17 ans. Douze ans plus tard, le parti Les Républicains n'est plus que l'ombre de lui-même: vidé de ses cadres dès 2017 par Emmanuel Macron, balayé en 2022 avec les 5% de Valérie Pécresse, l'héritier du parti gaulliste ne compte plus que 47 députés après la dissolution.

Habitué de la guerre des chefs, le parti a vécu en juin un nouvel épisode rocambolesque avec le départ de son président, Eric Ciotti, nouvel allié du Rassemblement national. Les deux bords se disputent la possession légale du parti devant les tribunaux cet automne.

Mais la dissolution a remis comme jamais LR au centre du jeu: avec des troupes macronistes décimées à l'Assemblée, l'entente avec LR est devenue cruciale pour le président de la République, guère disposé à céder à la gauche qui revendique Matignon.

Cantonné dans sa région depuis 2019, Laurent Wauquiez est revenu au Palais Bourbon où il s'est emparé du groupe, rebaptisé Droite républicaine.

Equilibriste 

Refusant toute coalition, mais également la "politique du pire" face à la perspective d'un gouvernement de gauche, LR a présenté un "pacte législatif" qui ouvre de nombreuses convergences avec les macronistes.

Vendredi, invitée à l'Elysée dans le cadre des consultations menées par le président de la République pour désigner un nouveau Premier ministre, la droite a défendu cette position d'équilibriste.

"Nous avons dit clairement au président de la République que nous ne croyons pas à l'idée d'une coalition", a dit dimanche sur France Inter la députée LR du Doubs Annie Genevard.

"En revanche, (...) compte tendu de la situation de notre pays et du sens de la responsabilité qui doit habiter tous les politiques, on ne peut pas rester sourd à la contribution que les Républicains, la droite républicaine apporterait, apportera à la conduite des affaires publiques", a-t-elle défendu.

Une partie de la droite est cependant favorable à une alliance, et plusieurs noms de leur galaxie circulent pour Matignon, de Xavier Bertrand à Michel Barnier en passant par Valérie Pécresse.

Mais pour Mme Genevard, il serait préférable que le futur locataire de Matignon ne soit pas "issu des partis politiques" de manière à "rassembler" le plus largement.

Une intervention de Macron lundi ? 

Les tractations pour Matignon reprendront lundi. Emmanuel Macron recevra Jordan Bardella et Marine Le Pen pour le RN, puis Eric Ciotti, ainsi que les présidents du Sénat Gérard Larcher et de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

De nouvelles consultations pourraient être organisées mardi, en fonction du résultat de ce premier cycle de discussions, selon l'Élysée qui n'a pas donné de calendrier pour la nomination d'un chef de gouvernement, alors que celui de Gabriel Attal est démissionnaire depuis le 16 juillet.

Le président de la République pourrait s'exprimer lundi, sur un format qui n'est pas arrêté.

De nombreuses voix le pressent de nommer rapidement un Premier ministre, alors qu'approchent la rentrée scolaire (2 septembre) et la présentation du budget.

Dans Le Parisien, Christian Estrosi (Horizons) demande à M. Macron de trancher "très rapidement" et de nommer un gouvernement "de gens d'expérience", de la droite aux sociaux-démocrates.

Le chef de l'Etat doit également composer avec l'initiative prise samedi par Jean-Luc Mélenchon, qui a sommé le camp présidentiel et la droite de dire s'ils censureraient un gouvernement de gauche sans ministres insoumis, dont la présence est unanimement considérée comme un casus belli.

Sur France Inter, Mme Genevard a répondu par l'affirmative, soulignant qu'au-delà des "personnes", c'est le "projet" des Insoumis qui était "dangereux".

Le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard a dénoncé une nouvelle, dimanche en clôture des universités d'été du mouvement, les "manœuvres du président de la République pour empêcher (la gauche) de gouverner le pays".

La secrétaire nationale d'EELV Marine Tondelier a salué sur RTL la proposition de M. Mélenchon: "C'est la preuve qu'il est bien plus constructif que ceux qui nous donnent des leçons morale (...) Ca inverse la charge de la preuve, on va arrêter de dire que c'est nous le problème", a-t-elle dit.