Plus de deux semaines après son accrochage diplomatique avec Emmanuel Macron, Benjamin Netanyahou a pour la première fois évoqué son désaccord avec le président français, sur CNews, ce mercredi 23 octobre.
"J'ai été extrêmement déçu", a confié le chef du gouvernement de l'État hébreu ce mercredi soir. "Il nous a soutenus au début de la guerre, mais petit à petit, j'ai vu qu'il changeait [...] et prenait des positions qui sont contre nos intérêts communs", a estimé Benjamin Netanyahou, interrogé par Laurence Ferrari. "Il a mis un embargo sur Israël", a poursuivi le dirigeant israélien, pointant que "l'Iran lui n'a pas fait un embargo sur le Hezbollah ou sur le Hamas".
"Je veux que les Français m'écoutent et m'entendent : nous ne combattons pas seulement pour nous mais nous combattons pour vous aussi", a également assuré Benjamin Netanyahou au cours du même entretien, évoquant l'élimination du chef du Hamas, Yahya Sinwar et la lutte contre le terrorisme que l'armée israélienne affirme mener au Liban et en Cisjordanie.
"Des propos un peu détournés"
Emmanuel Macron s'était prononcé en faveur de l'arrêt des livraisons d'armes à Israël le 5 octobre, avant de revenir sur ses propos. Le président avait ensuite, dans des propos tenus en Conseil des ministres et rapportés à la presse, rappelé que la création d'Israël avait été permise par "une décision de l'ONU". Furieux, le Premier ministre israélien s'était entretenu par téléphone avec le président français, dont il a fustigé les réactions en conférence de presse.
À Bruxelles, Emmanuel Macron a fait part de sa colère sur la couverture de l'affaire, accusant la presse et ses ministres d'avoir relayé des propos "déformés", des "commentaires de commentaires". Des "propos un peu détournés" a reconnu Sébastien Lecornu, ministre des Armées, sur RTL, tout en ajoutant que "les armes n'ont de sens que lorsqu'il y a un projet politique et une solution politique derrière". Le ministre déplore qu'Israël ne "respecte pas le droit humanitaire et le droit international", notamment au Liban avec les tirs contre des Casques bleus de l'ONU. Les frictions sont encore bien présentes.