Un mois et demi après les résultats des élections législatives convoquées par Emmanuel Macron, aucun gouvernement ne semble en voie de se former. Face au blocage, François Bayrou, figure du camp présidentiel, invite Emmanuel Macron, dans un entretien au Figaro, à "prendre l'initiative" de former un gouvernement "rassembleur", sans attendre les consultations prévues à l'Élysée durant le week-end. Le président du MoDem dénonce le "jeu des illusions dans lesquelles se complaisent certains partis et acteurs politiques", qui "feignent de vouloir et pouvoir gouverner", dans une allusion assez claire au Nouveau Front populaire, qui réclame de pouvoir former un gouvernement après avoir fini en tête des législatives.
À cette option, François Bayrou préfère celle d'une "majorité raisonnable", qui resterait dans le giron d'Emmanuel Macron. "Ce ne sont ni les partis ni les groupes qui ont la charge de former le gouvernement", note-t-il ce dimanche, appelant donc le chef de l'État à trancher. Plus concrètement, le maire de Pau réclame "un gouvernement large et central avec des femmes et hommes d'expérience, de sensibilité compatible, réformistes, de gauche, du centre et de droite, républicains, hors extrêmes".
François Bayrou candidat à Matignon ?
L'ancien candidat à la présidentielle juge "baroque et dangereuse" la désignation par le NFP de Lucie Castets comme Première ministre potentielle, pointant son inexpérience politique. À droite, François Bayrou juge toute majorité rendue impossible par le fait que Les Républicains se définissent "comme un mouvement d'opposition".
Pour mener les chantiers les plus urgents ("l'éducation nationale", "les finances publiques", "le respect de l'environnement", "la recherche d'un équilibre institutionnel"), il réclame donc un profil "expérimenté, rassembleur, dont la priorité va à l'intérêt général, et non aux intérêts particuliers ou partisans". Une façon pour l'homme du centre de faire acte de candidature ? "Le sujet, dans cette affaire, ce n'est pas moi", assure-t-il au Figaro, tout en concédant que la relaxe prononcée dans l'affaire des assistants d'eurodéputés MoDem (un procès en appel aura lieu) ne rend plus cette hypothèse improbable.