En déplacement à Frontignan en fin de matinée, les ministres démissionnaires de l'Intérieur Gérald Darmanin et de la Transition écologique Christophe Béchu ont souligné l'efficacité des sapeurs-pompiers face à ces deux incendies, se félicitant d'un bilan des feux "clément" cet été.

"Il n'y a pas eu beaucoup de feux de forêt depuis le début de la saison, puisqu'on est à peu près à 4.000 hectares brûlés, alors que l'année dernière, à la même date, on était à 12.000 hectares", s'est félicité M. Darmanin, rappelant que "neuf feux sur dix sont d'origine humaine".

"Dans 90% des départs de feux, on constate une origine humaine", a insisté M. Béchu, en évoquant un "été plutôt clément jusque là" en comparaison avec "les 60.000 hectares partis en fumée à l'été 2022": "C'est une occasion d'appeler nos concitoyens à vigilance pour les semaines qui arrivent, de manière à garder ce niveau faible de dégâts à la fois pour la végétation et les écosystèmes".

Onze blessés au camping 

A Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), le feu a été "maîtrisé" à 04h38, selon les pompiers. 

Vers 07h30 "l'ensemble des personnes ont réintégré le camping", a indiqué la préfecture, en précisant que ce sinistre a fait "onze blessés en situation d'urgence relative (principalement des inhalations et crises d'angoisse) dont 2 sapeurs-pompiers".

Le feu, attisé par des vents soufflant à 80 km/h, n'a parcouru que deux hectares mais a détruit un mobil-home: "Cinq autres ont été endommagés, ainsi qu’une caravane", précise le communiqué.

"Nombreux points chauds" 

A Frontignan, ville de 24.000 habitants au sud-ouest de Montpellier, l'incendie qui s'était déclaré dimanche après-midi a lui été "fixé" par les pompiers dans la nuit, après avoir ravagé environ 350 hectares de pinède, sans faire aucun blessé, a-t-on appris lundi matin auprès des pompiers.

Seule "une habitation non occupée a été détruite, ainsi que plusieurs cabanons", avait précisé la préfecture sur X. 

"Le feu est fixé depuis deux heures et demie et on travaille toujours dessus parce qu'on a de nombreux points chauds et des risques de reprise assez importants", a déclaré à l'AFP, peu après le lever du soleil, le lieutenant-colonel Jérôme Bonnafoux, porte-parole des pompiers de l'Hérault.

Sur les 600 pompiers déployés sur le terrain dimanche, principalement de l'Hérault mais avec des renforts venus des Bouches-du-Rhône (80 pompiers et 80 Marins-pompiers de Marseille), "300 à 350 sont encore mobilisés et vont le rester toute la journée", a précisé M. Bonnafoux.

Une reconnaissance aérienne va permettre de préciser l'étendue de la surface brûlée et de décider si des avions doivent à nouveau être engagés, a-t-il ajouté.

Cet incendie était parti de la commune de Gigean vers 15h00, à 150 mètres de l'autoroute A9, prenant ensuite la direction du massif de la Gardiole.

Dimanche soir, 220 pompiers de l'Hérault étaient également intervenus pour un incendie qui a désormais brûlé 60 hectares de pinède (contre 40 à 00h15) à Nissan-les-Ensérunes, près de Béziers, a par ailleurs indiqué la préfecture. Le feu est toujours en évolution lundi, a indiqué le préfet de l'Hérault sur X, en précisant que ce feu était traité par les deux hélicoptères Morane des pompiers du SDIS 34 et un avion Dash de la sécurité civile.

Selon le préfet François-Xavier Lauch, venu sur place dimanche à Frontignan, cet incendie est "le plus important de la saison dans le département" de l'Hérault. Il s'agit même de l'un des incendies les plus importants de cette année en France, après les 600 hectares brûlés dans le Var en juin, à Vidauban.