Un prototype de drone livreur de colis veut voler dans le ciel varois

Les promoteurs d'un drone livreur de colis, développé avec une filiale de La Poste, ont annoncé avoir déposé une demande d'autorisation pour tester leur appareil "en milieu réel" dans le ciel varois.

"L'objectif est de tester le dispositif en milieu réel avec les oiseaux, les autres usagers de l'air et tout un tas de paramètres qui sont dans la vraie vie", a déclaré Moustafa Kasbari, le président Atechsys, la start-up varoise qui développe ce drone de livraison pour GeoPost, filiale de La Poste.

Une demande d'ouverture d'une ligne pilote régulière de 16 km entre le domaine du Panet, où est installé le Centre d'études et d'essai pour modèles autonomes (CEEMA) et la commune de Saint-Maximim, a été déposée dimanche auprès de l'aviation civile.

Le drone de 3,7 kilos, à six rotors, est capable de transporter trois kilos sur vingt kilomètres.

"La particularité de ce drone est son système automatique: l'opérateur dépose un colis sur le chariot (puis) appuie sur un bouton", a détaillé M. Kasbari. Le drone est conçu pour contourner les zones habitées, avec un système de capteurs et de caméras tout au long de sa trajectoire.

L'hexacoptère est capable de transporter un colis à 150 m d'altitude, à une vitesse de 60 km/h, par presque tous les temps. Seuls un orage ou un vent soufflant à plus de 30 km/h l'empêchent de décoller. En cas de problème, un parachute se déploie automatiquement et ramène l'appareil au sol.

"Le drone vole de manière autonome, mais il y a toujours un pilote qui le suit (...) et s'il y a un problème, il peut prendre le contrôle", comme l'impose la législation, a souligné Jean-Luc Defrance, le vice-président de GeoPost.

L'hexacoptère, qui est toujours en phase d'expérimentation, pourrait être utilisé pour la livraison en urgence de médicaments ou d'objets dans un lieu isolé en montagne ou après des intempéries. L'appareil aussi également servir pour l'acheminement de paquets vers des zones reculées ou des îles.

Une mise en service reste toutefois hypothétique : "On n'est pas en train de dire qu'on va remplacer tous nos chauffeurs, (ni) en train de se projeter avec une offre commerciale. On est dans un cadre de recherche et de développement, on fait un test", a précisé le dirigeant de GeoPost.

Les drones livreurs de colis intéressent les grands groupes du secteur de la logistique, et plusieurs prototypes ont déjà été développés. Le géant américain de la distribution en ligne Amazon espère notamment devenir un acteur majeur dans l'utilisation commerciale des drones.