Toujours contraint de boxer loin de l'Hexagone, le Français Nordine Oubaali défend pour la 2e fois sa ceinture mondiale WBC des poids coq face au redoutable Japonais Takuma Inoue, jeudi à Saitama, un nouveau cap à franchir avant de songer à une éventuelle tentative de réunification de la catégorie.

Après son sacre dans le temple du noble art au MGM Grand de Las Vegas (Nevada) en janvier contre l'Américain Rau'shee Warren et un combat maîtrisé de main de maître face au Philippin Arthur Villanueva en juillet à Nur-Sultan (Kazakhstan), c'est encore à des milliers de kilomètres de la France que se produira le Lensois de 33 ans, invaincu en 16 sorties (dont 12 succès avant la limite) et sous contrat avec le promoteur irlandais MTK Global.

Oubaali, qui a dû prendre des chemins de traverse avant de connaître sur le tard une consécration internationale chez les pros après une longue mais frustrante carrière amateur et deux énormes désillusions aux Jeux Olympiques (2008 et 2012), n'a peur de rien. Mais sa tache s'annonce corsée et il devra faire étalage de toute sa science de la boxe pour se défaire d'Inoue (23 ans) devant son public.

Un défi de taille et un passage obligé pour asseoir encore un peu plus son statut pour ce champion du monde encore méconnu sur ses terres du fait de son exil forcé et qui rêve d'un championnat organisé en France ou au Maroc, dont il posséde également la nationalité.

"Explosif" 

Vainqueur de ses 13 combats, le petit frère de Naoya "Monster" Inoue, référence des coq et tête d'affiche de la soirée contre le Philippin Nonito Donaire avec en jeu les titres IBF et WBA, a les moyens de contrecarrer les hautes ambitions du Français. Rapide et très mobile, le Japonais ne sera pas simple à manoeuvrer pour le Nordiste de poche (1,63 m).

"Le combat sera explosif. Je vais devoir démontrer que je suis le plus fort", a prévenu Oubaali, qui mise notamment sur son vécu pour contrôler Inoue.

"Il a une belle carrière jusque-là mais il n'a pas beaucoup d'expérience et il n'a jamais affronté un boxeur aussi fort que moi", a toutefois ajouté le Français, qui s'est encore préparé au Kazakhstan sous les ordres de son frère Ali.

S'il parvient à écarter Takuma Inoue, de nouvelles perspectives s'ouvriront forcément pour Oubaali, qui aimerait se frotter en 2020 au vainqueur du choc Naoya Inoue-Nonito Donaire pour essayer d'unifier la catégorie.

Le Français est en tout cas très sûr de lui: "Je suis le meilleur coq et je suis capable de battre n'importe qui", clame-t-il fièrement.