L'Angleterre défiera «sans peur» l'Afrique du Sud et son jeu rugueux en finale de la Coupe du monde à Yokohama (banlieue de Tokyo), a lancé jeudi son sélectionneur, Eddie Jones.
«Nous savons clairement comment nous allons jouer tactiquement, nous sommes en forme physiquement. Nous voulons jouer sans peur samedi» a déclaré Jones à la presse, qui sait que les Springboks «ne vont pas donner le match» aux Anglais et «vont proposer un gros combat».
«Historiquement, il s'agit de l'équipe au monde la plus intimidante, il faudra les museler physiquement» a ajouté l'Australien, battu avec les Wallabies en finale de la Coupe du monde 2003 contre l'Angleterre.
Le seul titre mondial du XV de la Rose, que Jones a clamé vouloir mener sur le toit du monde dès sa prise de fonctions, après l'échec du Mondial-2015, où la sélection a été éliminée dès la phase de poules à domicile, une première pour elle et le pays organisateur.
«Depuis le premier jour, nous voulons devenir la meilleure équipe du monde» a souligné le sélectionneur de l'Angleterre, passée en début de semaine N.1 mondiale au classement de World Rugby après son écrasante victoire en demi-finale contre la Nouvelle-Zélande, double tenante du titre (19-7). L'Afrique du Sud, vainqueur du pays de Galles (19-16), suit à la deuxième place.
- «Nous n'avions aucune chance» -
Jones, pour démontrer que l'équipe n'était pas polluée par les attentes de son public, est revenu en arrière, avant le quart de finale contre l'Australie (40-16), le 19 octobre: «Il y a trois semaines, nous n'avions aucune chance, j'allais me faire virer, et Owen (Farrell, capitaine et buteur) ne savait pas taper un coup de pied. Donc nous n'écoutons pas les bruits autour.»
Les joueurs sont eux détendus, d'après l'Australien: «Nous avons passé quatre ans à nous préparer pour ce moment. Les joueurs peuvent donc être détendus, je peux être détendu, car nous savons que nous avons fait le boulot. Mais on ne peut être détendu vu ce qui arrive devant nous.»
L'Australien considère la victoire contre le XV de France en mars 2016 (31-21), qui a permis à l'Angleterre de réaliser le Grand Chelem dans le Tournoi des six nations seulement quelques mois après son arrivée, comme l'un des moments-clés de son mandat. Et y voit une leçon à tirer en vue de samedi: «Nous avons commencé le match en deçà de notre niveau avant de le retrouver en seconde période. C'est une grande leçon pour cette semaine: nous devons prendre le match en mains et l'enlever de celles de l'Afrique du Sud.»
«Est-ce qu'on sera en mesure de le faire ? A quel niveau serons-nous en mesure d'élever notre jeu?» s'est interrogé Jones.