L'ancien sélectionneur de l'équipe de France de football (1976-1984) Michel Hidalgo est décédé ce jeudi en tout début d'après-midi à Marseille. Il avait fêté dimanche dernier ses 87 ans. Selon un de ses proches, son décès n'est pas lié au coronavirus, mais à une maladie qui l'avait beaucoup affaibli ces dernières années.
Avec sa disparition se tourne une des plus belles pages du football français. Il restera le sélectionneur de l'équipe championne d'Europe en 1984, premier trophée majeur du football français, et de « Séville 82 », cette épique demi-finale du Mondial perdue aux tirs au but contre l'Allemagne. A la tête d'une génération dorée, Hidalgo avait bâti une équipe tournée vers la création et le beau jeu avec pour maître-mot «le plaisir», s'appuyant sur le carré magique Michel Platini-Alain Giresse-Jean Tigana-Bernard Genghini (bientôt remplacé par Luis Fernandez).
Fils d'ouvrier métallo espagnol, né à Leffrinckoucke (Nord), il avait mené une riche carrière de joueur : après deux saisons au Havre, le vif ailier d'1,68m avait rejoint Reims, emmené par Raymond Kopa et entraîné par son mentor Albert Batteux. Champion de France en 1955, il avait participé à la première finale de la Coupe des clubs champions européens, inscrivant de la tête le but du 3-2 (62e) pour des Rémois finalement terrassés par le Real Madrid d'Alfredo Di Stefano (3-4). En 1957, direction Monaco, où il remporta deux autres titres de champion (1961, 1963) et deux Coupes de France (1960 et 1963).
Président de l'UNFP
Peu après la fin de son mandat de sélectionneur, il avait été nommé par Bernard Tapie manager général de l'OM (1986-1991). Une expérience dont il sortira meurtri et gardera une profonde amertume, après sa condamnation en 1998 à huit mois de prison avec sursis et à 200 000 F d'amende dans le procès en appel des comptes du club phocéen. Lui qui présida de 1964 à 1969 l'UNFP, le syndicat des joueurs professionnels, et fut un artisan de la création de la FIFpro en 1965, obtenant en 1969 l'entrée en vigueur du contrat à temps (en lieu et place du contrat à vie).
Jusqu'au bout, Michel Hidalgo est resté un apôtre du jeu offensif, à l'image du rapport de six propositions qu'il remit à la LFP en 2006, visant à augmenter le nombre de buts dans le Championnat de France, en donnant par exemple deux points à chaque équipe en cas de match nul avec des buts. Ces derniers temps, il vivait à Marseille, entre le Vélodrome et la mer.