Sale temps pour l'Open de France: remisé au mois d'octobre et refoulé des prestigieuses Rolex Series, c'est une 103e édition de transition que vont disputer, sous la pluie, les meilleurs golfeurs français face à de rares étrangers de renom, à partir de jeudi au Golf national de Saint-Quentin en Yvelines.
Un an après l'ardeur de la Ryder Cup et le plateau de rêve de l'été 2018 -trois joueurs du top 10 mondial d'alors: Justin Thomas, Jon Rahm, et Tommy Fleetwood- il y aura un peu de nostalgie sur le parcours de l'Albatros cette semaine.
Avec la perte de son sponsor titre, le conglomérat chinois HNA, en proie à des problèmes financiers, et son retrait des huit "Rolex Series", catégorie créée en 2017 pour regrouper les compétitions les plus exposées du circuit européen: la dotation de l'épreuve a chuté de 7 millions à 1,75 million de dollars.
Ce net recul se ressent sur la liste des participants: seuls le Suédois Alex Noren, tenant du titre, et l'Allemand Martin Kaymer, en baisse de régime mais vainqueur de l'US PGA (2010) et de l'US Open (2014), font figure de têtes d'affiche.
De quoi permettre à un Français d'enfin remporter la seule étape hexagonale du circuit européen EPGA, comme Thomas Levet en 2011 ?
"C'est toujours important, si on peut, de jouer son open national", souligne Victor Perez, 2e Français au classement du Tour européen (20e) et vainqueur de son premier tournoi sur l'EPGA il y a moins de trois semaines pour sa saison inaugurale.
D'autant que quatre golfeurs français occupent actuellement le top 30 du classement de l'EPGA: Benjamin Hébert (17e), Romain Langasque (25e), Mike Lorenzo-Mera (27e) et donc Victor Perez.
"C'est bien, ça veut dire que le golf français se porte bien", se félicite Hébert, passé deux fois tout près de sa première victoire sur le circuit EPGA cette année avant de s'incliner en play-off, à Shenzhen en mai puis à l'Open d'Ecosse en juillet.
Il faudra aussi compter sur Victor Dubuisson (102e), le fantasque ancien 15e mondial, côté français.
Même s'ils sont avertis, le parcours de l'Albatros réussit particulièrement à Noren: après sa victoire à l'Open de France en juillet -un créneau que le tournoi retrouvera en 2020- , le Suédois avait remporté la Ryder Cup au même endroit avec l'Europe devant 60.000 spectateurs chauffés à blanc. C'était il y a seulement un an.